Voici mon retour de lecture du livre « Le secret d’Aramis » de MC Odiel.
J’ai choisi ce livre parce qu’une expression m’avait étonnée : road trip baroque. Je rajoute que le mot « secret« à lui seul attise la curiosité ! Si je me souviens bien, j’avais 16 ans lorsque j’ai découvert le livre d’Alexandre Dumas dans un carton laissé par mon oncle. J’ai profité des vacances pour le lire et j’ai découvert ces quatre hommes au courage admirable : Athos, D’Artagnan, Porthos et Aramis… Aramis avait-il un secret ? C’est ce que vous découvrirez en lisant le livre de MC Odiel.
Résumé / quatrième de couverture.
Lorsque Henri d’Aramitz tue en duel un Autrichien de haute noblesse, il ne se doute pas des conséquences que cela aura sur sa vie et celle des ses compagnons : Isaac de Portau et Armand de Sillègue d’Athos, ses « frères » Béarnais fraîchement recrutés dans la compagnie des mousquetaires, mais aussi Charles de Batz d’Artagnan, leur ami Gascon. De Paris à Stockholm, de Saint Mihiel à Genève, de Lyon à Avallon, les missions s’enchaînent et l’étau se resserre. Car Aramis cache un incroyable secret et ce secret le met en péril… Mais combien de temps pourra-t-il tromper les limiers du Cardinal et ses propres amis ?
Dans cette France oubliée de 1635, ce road movie baroque nous entraîne à la rencontre de personnages attachants, femmes et hommes conscients de la fragilité de leur existence et avides de vivre, quelle que soit leur condition, dans une société où tout est codifié. Arriveront-ils tous à destination ? Rien n’est moins sûr car connaître le secret d’Aramis, c’est renoncer à quelques certitudes et risquer de brûler son âme.
Mon avis :
Le livre a tenu ses promesses. L’intrigue est bien menée, construite avec soin et au fil des pages, on se laisse happé par cette histoire qui est un roman de cape et d’épée, mais pas que 😉 !
Difficile de vous en parler sans spoiler, mais je conseille cette lecture à ceux qui ont apprécié le roman d’Alexandre Dumas et qui souhaitent retrouver nos chers mousquetaires vus sous un angle différent. Ce qui m’a particulièrement plu, c’est la profusion de personnages secondaires au caractère fort : la jeune reine Christine dont l’intelligence et la soif d’apprendre forcent le respect, la bohémienne Maria éprise de liberté et qui sait prédire l’avenir, la femme du meunier capable de ramener un ami d’entre les morts, Milady (évidemment) que l’on adore détester et une jeune enfant, discrète et taciturne dont le destin réserve de belles surprises. Cette liste de personnages féminins n’est pas exhaustive et je vous laisse découvrir ces autres femmes qui ne manqueront pas de vous surprendre, le tout dans un décor historique bien documenté.
Le mot de l’auteur :
Le secret d’Aramis, est-ce une réécriture des trois mousquetaires ?- Non, sûrement pas, il s’agit d’une histoire radicalementdifférente, mais qui reste un hommage à Alexandre Dumas sans qui même d’Artagnan aurait été oublié par l’histoire. Dumas disait des trois mousquetaires qu’ils étaient des bâtards issus de son imagination. Je crois qu’il n’a pas su, en effet, que les mousquetaires dénommés Athos, Porthos et Aramis étaient bien réels, et comble de surprise, s’appelaient vraiment comme cela. Et non, ce n’étaient pas des noms de guerre, mais leur patronyme béarnais !
Dans ce cas, en quoi diffèrent-ils des mousquetaires du roman de Dumas ?- D’abord, nous ne sommes pas dans la même chronologie.Prenons le cas de d’Artagnan. Dans les trois mousquetaires, il monte tout seul à Paris au milieu des années 1620, il a 18 ans et tombe en chemin sur Rochefort et Milady. L’histoire peut commencer avec les ferrets de la reine et le siège de la Rochelle… Mais à l’époque des ferrets, en 1625, Charles d’Artagnan a entre 12 et 14 ans (sa date de naissance précise n’est pas connue, les historiens cherchent toujours…) ; quant à Porthos, il vient juste d’avoir huit ans…
Ensuite, si les mousquetaires de Dumas ont des patronymes quasi franciliens, la Fère, d’Herblay, du Vallon, les mousquetaires que vous rencontrerez dans le secret d’Aramis sont des Béarnais pur jus qui s’appelle Armand de Silègue d’Athos de Hautevieille, Henri d’Aramitz et Isaac de Portau. Ils ont grandi entre 1615 et 1630 sur un territoire qui correspond aujourd’hui aux Pyrénées Atlantiques. Ce sont les véritables mousquetaires historiques, ceux que Gatien Courtils de Sandras présente comme trois frères dans son ouvrage « les mémoires de Monsieur d’Artagnan ». En fait ce sont des « cousins » : les mousquetaires du « Secret d’Aramis » sont les mousquetaires originaux, ceux de l’histoire.
Qu’ont-ils de commun alors avec les trois mousquetaires que l’on connait ?- Ce sont des mousquetaires, tels que Dumas les a décrit, batailleurs, susceptibles, jeunes et intrépides, accrocs aux duels, cavalcades, plaisirs de la table et plaisirs de l’amour, mais ils sont un peu plus réfléchis peut-être parce que, bien qu’étant encore très jeunes, ils ont déjà des années de service en tant que cadets puis gardes françaises, et sont confrontés à la mort quotidiennement. Au moment où commence l’histoire au printemps 1635, les trois Béarnais viennent de rejoindre d’Artagnan au sein de la compagnie dont le capitaine de Tréville est à la tête depuis quelques mois.
Quant à leurs personnalités, elles ne sont pas opposées à celle que leur a donné Dumas, je n’allais pas faire de Porthos un gringalet méchant et de d’Artagnan un hypocrite courtisan ! Néanmoins, il y a des différences, dues au respect des conditions historiques (tous parlent une langue ensoleillée, ont des parents, des frères et des sœurs dont il est fait mention dans le roman) et des différences dues au point de vue d’une auteure du XXIème siècle. Par exemple, les mousquetaires de cet opus ont des relations avec les femmes beaucoup plus riches et complexes que ne le permettait la vision du XIXème siècle. Néanmoins le roman est parsemé d’allusions discrètes à l’histoire des trois mousquetaires sans que cela n’interfère avec ce nouveau récit, c’est volontaire, jamais je n’oublie ce que je dois à Alexandre Dumas.
Et les autres personnages, il y en a beaucoup ! D’où sortent-ils ?- D’abord il y a les valets. Je les ai gardés tous les quatre dans l’histoire, même s’ils n’ont pas un rôle de premier plan. Ce sont des personnages hauts en couleurs. Ils sont avec Rochefort les seuls personnages imaginaires dumasiens que j’ai conservés. Ensuite il y les personnages historiques, le roi, la reine, le cardinal, les soldats, les ministres, les conseillers, peintres, courtisane, dramaturge, journaliste…. Ce sont les vrais personnages de l’Histoire et les faire revivre au plus près de ce qu’ils étaient est un pur bonheur. Enfin, il y a les personnages de fiction, soldats, suivantes, lingère, bohémiens, enfants, bretteurs, espions…Ils sont là pour une bonne raison dans le récit et leur personnalité a parfois été inspirée par des personnes réelles. Afin de démêler le réel de l’imaginaire, à la fin du roman se trouve une liste des personnages réels qui y apparaissent.
Comment peut-on définir « le secret d’Aramis » ? C’est un roman historique ? Un récit de cape et d’épée ?- S’il faut le classer, alors je le classerais plutôt dans la catégorie roman historique, attendu que dans un cadre historique on peut trouver beaucoup de thématiques différentes. Le secret d’Aramis n’est pas vraiment un roman de cape et d’épée même s’il y a tout au long du récit quelques scènes qui relèvent de cette catégorie. C’est un roman assez singulier, son originalité réside peut-être dans la diversité des thèmes abordés ; sur sa construction aussi, les scènes et les plans s’enchainent d’une façon assez cinématographiques.
Roman historique, il s’appuie sur des recherches poussées jusqu’au détail ; roman d’aventure, il parle aux enfants restés cachés au fond de nos cœurs d’adultes ; roman pour adultes, il ne fait pas l’impasse sur la violence extrême de l’époque, violence faite aux peuples, violence faite aux femmes, et même aux enfants. C’est également un récit initiatique car les personnages ne restent pas indemnes face à ce qu’ils vivent, ils évoluent, se cherchent et parfois se trouvent une identité nouvelle. En dire plus, ce serait spoiler !
En conclusion, le personnage préféré ?
Je les aime tous ! Même les méchants ! D’ailleurs ils ont tous une part importante d’humanité qui fait que l’on peut s’identifier tantôt à l’un, tantôt à l’autre. J’avoue que j’aimerais bien avoir un retour des lecteurs sur les personnages, ceux qu’ils ont préférés, ceux qu’ils aiment moins, idem pour les différents moments du roman…
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